Je suis Celui qui est. Exode 3.14
C’est de cette façon que Dieu s’est présenté à Moïse. Il « est Celui qui est ». Il se différencie de ce qui existe, car exister c’est sortir hors de ….
Dieu se manifeste comme une Présente de « l’Être qui est ce qu’il est ». « Le monde aurait pu ne pas exister, Dieu serait quand même ce qu’Il est ».(Vladimir Lossky).
Ce nom nous est aussi donné pour que nous évitions de penser Dieu dans ce qui est connu pour ne pas violer son mystère.
C’est par la grâce au moyen de la foi que nous nous approchons de ce buisson ardent, de la Présence dans laquelle nous pouvons sentir la plénitude de l’Amour car tout en Lui est Amour et Beauté.
Mais pour approcher cette plénitude d’Amour, cette Lumière incréée, cette Source de dons incréés, nous devons enlever nos sandales. Nous devons nous démunir de toutes nos assurances pourrissables et nous arrêter là à la Source.
Il est apparu regrettable de constater la manière dont « nous cherchons le sens sans nous référer à Celui qui donne sens ». En conséquence, nous rampons sans cesse sur l’horizontalité et malheureusement nous y sommes aveuglés et illusionnés. Dans ces luttes existentielles sans Dieu, nous transformons notre vie en foyer de nuisance mentale où les bruits intérieurs se nourrissent. Quand le croyant cesse d’être priant, il se coupe en effet de sa Source.
L’efficacité de la prière consistera à arrêter tout voyage de pensée pour aller au-delà de ce qui est mental afin de s’approcher de Dieu, de la plénitude d’Amour et la Lumière incréée, de la Source de dons incréés.
Il est Présence du présent parce qu’Il devient ce que nous pensons de Lui.
Si vous Le considérez comme étant éloigné de vos soucis, de votre maladie, de votre inquiétude, Il le sera. Cela découle même du libre arbitre. Par ailleurs, si on se décide de chercher Dieu et de s’approcher de Lui en toute humilité, foi et espérance, Il se manifestera comme Celui qui est. Malheureusement, nous avons « tué Dieu » dans nos maisons (aucune trace de prière), dans nos églises, dans nos écoles et dans nos relations.
L’effondrement spirituel que l’Occident connait actuellement est d’une part le fruit d’un refus de s’arrêter, les peuples se sont réfugiés dans un labyrinthe où ils s’y sont égarés parce qu’il n’y a plus de Chemin et la Vérité. On ne veut pas voir Dieu. Le Culte et la Sainte Cène, c’est le moment où Dieu est Présent d’une autre manière efficace, mais nos yeux veulent voir nos repas, nos ménages, nos comptes bancaires remplis et nos loisirs.
Au cours de la célébration du culte, le Christ se réalise comme buisson ardent parmi nous où nous y sommes appelés mais combien ne sont-elles pas des raisons que nous formulons chaque fois pour y échapper, pour ne pas voir Celui qui voit. Celui qui préside le culte ne représente pas Dieu car il est aussi un invité.
Chaque fois que nous nous mettrons en prière, l’œil de notre cœur cherchera à voir Dieu et Lui nous verra comme disait Eckhart von Hochheim, dit Maître Eckhart : « l’œil par lequel je vois Dieu est l’œil par lequel Dieu me voit ». Il y a un rapport d’intimité dans ce regard où il y a une rencontre personnelle et intime avec Dieu. Par son Esprit, il est rendu Présent et peut faire naître un temps nouveau, une espérance, un lendemain nouveau même au sein de la grisaille pandémique.
Que l’Esprit nous éveille à la prière
Lucien-Philippe Barhebwa
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